Alors qu’il est parfaitement possible et même plus pertinent de couvrir les toits, les parkings et les zones polluées par des panneaux solaires, le gouvernement français encourage plutôt l’installation de ce type de dispositifs sur le sol.
Une stratégie à revoir !
Selon Open Energie, pour l’installation de panneaux solaires, la priorité doit être donnée aux zones artificialisées comme les toits, les zones polluées ou les parkings. Une telle approche va permettre de profiter pleinement du potentiel photovoltaïque de l’Europe. Un potentiel qui est énorme selon une étude publiée sur la revue Nature en 2019. Dans ce rapport nous lisons notamment : « Si tous les toits de l’Union européenne adaptés étaient équipés de systèmes photovoltaïques, 680 térawattheures (TWh) d’énergie solaire pourraient être produits. Cela représenterait 24,4 % de la consommation actuelle d’électricité des États membres de l’Union européenne ». Une autre enquête publiée par Energy Policy va dans le même sens, en expliquant que l’installation de panneaux solaires sur les toits crée un effet de contagion spatiale dans les pays européens.
A ce stade, la question qui se pose est la suivante : pourquoi les panneaux s’installent de plus en plus sur le sol et beaucoup moins sur les toits ? La réponse est toute simple ! En effet, nous apprenons que l’installation sur le sol est beaucoup moins chère ! Les résultats d’une étude parue en 2020 le confirment. Cette dernière nous indique : « le coût d’une installation résidentielle intégrée au bâti se situe entre 154 et 184 euros par mégawattheure (MWh) dans la zone sud la plus ensoleillée, tout juste au niveau du tarif d’achat actuel. Elle ne devient intéressante économiquement que sur des toitures moyennes ou grandes. ».
Une réglementation des bâtiments neufs toujours aussi mal charpentée
Mis à part les appels d’offres qui ne sont pas très nombreux, les panneaux photovoltaïques peinent à trouver leur place même dans une construction. Effectivement, malgré les progrès technologiques énormes, il apparaît clairement que les panneaux solaires monocristallins posent un problème à cause du poids supplémentaire pour les charpentes.
Pourtant, la pose de panneaux pourrait être sensiblement allégée. Malheureusement, cela implique des coûts supplémentaires qui sont jugés comme dissuasifs pour les promoteurs. Selon une enquête d’Enerplan, ce surcoût est estimé à 0,4 % pour une maison individuelle et 0,3 % pour un immeuble collectif.
D’autre part, il faut noter que le coût d’une centrale solaire au sol produisant 10 mégawatts a baissé. Désormais il est passé sous la barre des 50 euros par mégawatt/heure. Il s’agit d’une baisse spectaculaire en dix ans.
Pour résumer, nous dirons que la différence de coût entre l’installation d’un panneau solaire au sol est l’installation sur le toit est le seul frein, qui empêche d’appliquer une politique photovoltaïque mieux réfléchie. Une stratégie qui doit bien entendu privilégier l’installation au sol et notamment dans les zones inexploitées ou polluantes.